Trouver la famille et Stanley au Temple de la renommée du hockey
PostĂ© le 07. Septembre 2010 • 6 minutes • 1113 mots
En entrant dans le Temple de la renommĂ©e du hockey, situĂ© en plein cĹ“ur de Toronto, je ne pouvais m’empĂŞcher de sourire en voyant des groupes de pères et de fils explorer les profondeurs de cette caverne de rĂ©alisations. Des prĂ©sentoirs Ă©clairĂ©s par le bas occupaient chaque coin de chaque pièce. Les yeux des enfants s’illuminaient en voyant les maillots portĂ©s par les titans de ce sport incroyable. C’est lĂ que naissent les rĂŞves de la gloire du hockey, et que les souvenirs d’antan vont se reposer. J’ai parcouru les diffĂ©rentes vitrines en esquivant les parents avides de photos et les enfants imitant les poses des hĂ©ros du hockey. En lisant l’histoire, les statistiques et en scrutant les dĂ©tails des maillots de hockey anciens, je suis tombĂ© sur l’exposition de l’un des joueurs de hockey les plus aimĂ©s ayant jamais foulĂ© la glace, Maurice « The Rocket » Richard. Pour ceux qui ne le savent pas, Maurice Richard Ă©tait le roi du hockey d’antan. Il a Ă©tĂ© le premier Ă marquer 50 buts en une saison, et le premier Ă atteindre les 500 buts en carrière. Ajoutez Ă cela huit victoires de la Coupe Stanley, il est difficile de contester qu’il est une LĂ©gende parmi les fans des Canadiens de MontrĂ©al. En lisant ses statistiques, je me suis souvenu d’une histoire que l’on m’avait racontĂ©e enfant lors d’une visite Ă la ferme de mes grands-parents. J’avais environ 10 ans, nous Ă©tions en train de terminer un repas fait maison et mon grand-père et mon père ont commencĂ© Ă parler de la saison des Habs. Après avoir discutĂ© des statistiques d’une des dernières recrues de l’Ă©quipe, mon père m’a dit que le cousin de ma grand-mère avait jouĂ© pour les Habs Ă l’Ă©poque. Je n’ai pas obtenu beaucoup d’informations de cette conversation, Ă part le fait qu’une partie de ma famille Ă©loignĂ©e avait rĂ©ussi Ă intĂ©grer les grandes ligues de mon sport prĂ©fĂ©rĂ©. De retour au Temple de la renommĂ©e du hockey, j’ai esquivĂ© un autre groupe d’enfants courent en portant les maillots de leurs Ă©quipes prĂ©fĂ©rĂ©es et je me suis dirigĂ© vers l’un des prĂ©sentoirs interactifs. En attendant mon tour pour jouer avec les commandes, j’ai envoyĂ© un texto rapide Ă mon père. “Au temple de la renommĂ©e du hockey!”. J’ai reçu une rĂ©ponse quelques secondes plus tard. “Cherche des articles sur Elmer Lach lĂ -bas. Il est de Nokomis et c’est le premier cousin de ta grand-mère Fraser. Tu pourrais le trouver sur un ordi lĂ -dedans” J’ai quittĂ© la file Ă la recherche de cet ordinateur mystĂ©rieux qui pourrait contenir des informations sur mon cousin germain, deux fois enlevĂ©. L’ordinateur a pris une minute pour coopĂ©rer avec moi, mais après avoir recherchĂ© Nokomis en Saskatchewan, il n’Ă©tait pas difficile Ă trouver. Elmer James Lach, n° 16, nĂ© en 1918, a jouĂ© entre 1940 et 1954, a pris sa retraite en ‘54 en tant que meilleur buteur de la ligue. J’ai parcouru quelques statistiques de plus, puis ai souri, perplexe. Elmer Lach faisait partie de la « Ligne Punch », aux cĂ´tĂ©s de Toe Blake, et de l’infâme Maurice Richard, une des lĂ©gendes du hockey. J’ai pris quelques photos et j’ai continuĂ© Ă explorer les diffĂ©rentes expositions, riant de moi-mĂŞme pour ne pas savoir quelque chose d’incroyable. Une partie de ma famille Ă©loignĂ©e tirait des lancers, buvait de la bière et frĂ©quentait The Rocket. “Avoir le pouvoir de voyager dans le temps” me suis-je dit. Une vague d’Ă©motion m’a envahi en pensant aux souvenirs qu’ils ont dĂ» partager, remportant le plus grand trophĂ©e du monde. Un panneau indiquant “Coupe Stanley, par ici” a attirĂ© mon attention. Je serais rejetĂ© en tant que frère, fils et Canadien si je ne jetais pas au moins un coup d’Ĺ“il au plus prestigieux des trophĂ©es. J’ai suivi quelques flèches et j’ai grimpĂ© un long escalier. L’escalier noir s’ouvrait sur une salle théâtrale, magnifiquement Ă©clairĂ©e par les vitraux ornant le toit. Un Ă©clairage de sol alimentait le spectacle. La Coupe Stanley se tenait fièrement sur une petite scène, au milieu de la pièce. Une file s’Ă©tait formĂ©e oĂą les amateurs de hockey et les touristes pouvaient poser pour une photo avec ce trophĂ©e titanesque. J’ai attendu un instant pour avoir un clichĂ© clair sans que des gens ne se mettent en travers. Mon appareil est restĂ© Ă hauteur des yeux, cependant cela s’est avĂ©rĂ© bien plus difficile que je ne l’aurais pensĂ©. La file avançait et s’allongeait. J’ai attendu, et attendu, chaque fois qu’une famille partait, une autre prenait sa place juste après. Un des conservateurs du Temple de la renommĂ©e du hockey a vu ma frustration et a dit qu’ils seraient heureux de me prendre en photo avec la coupe une fois la file dĂ©gagĂ©e. J’ai souri hĂ©sitant. “Tu as le droit de la toucher”, a-t-elle insistĂ© en plaisantant. J’ai ri, et je lui ai dit “Non merci”. Elle avait l’air surprise et a demandĂ© “Pourquoi?” Je lui ai dit que “Cette coupe signifiait tellement pour moi quand j’Ă©tais enfant, que la toucher maintenant me semblerait ĂŞtre de la triche ou du vol. Je m’Ă©tais promis que la seule façon pour moi d’avoir une photo avec cette coupe serait si je l’avais gagnĂ©e.” Elle a souri puis m’a expliquĂ© la superstition selon laquelle un joueur de hockey ne devrait jamais toucher la coupe s’il ne l’a pas gagnĂ©e. Je suppose que l’Ă©tincelle du hockey rĂ©side toujours quelque part en moi. Ma carrière dans le hockey a pris fin quand j’avais 17 ans, et je sais indubitablement que je ne gagnerai jamais la Coupe Stanley. Mais ĂŞtre près d’elle, la voir pour la première fois, Ă©tait un prix d’argent très proche. Toute cette expĂ©rience de me retrouver au Temple de la renommĂ©e du hockey, et d’ĂŞtre entourĂ© de maillots Ă la retraite et de vieux bâtons de hockey, m’a rappelĂ© l’exploration d’un ancien mĂ©morial de guerre. Ces athlètes n’ont peut-ĂŞtre pas pĂ©ri Ă la guerre, mais ils ont sacrifiĂ© une bonne partie de leur vie pour jouer et compĂ©titionner dans un sport qui a façonnĂ© la vie de tant de gens Ă travers le monde. Ces athlètes sont des hĂ©ros, et le resteront, tant que nous nous souviendrons.
Elmer Lach a actuellement 92 ans et vit à Montréal où il assiste toujours occasionnellement à un match de hockey. Il est le plus ancien Montréal Canadien vivant.
[mappress] 30 Yonge St Toronto, ON M5E 1X8, Canada (416) 360-7735 Ouvert en semaine de 10h à 17h ; Sam de 9h30 à 18h ; Dim de 10h30 à 17h Adultes : 15,00 $ Aînés : 12,00 $ Jeunes (4 à 13 ans) : 10,00 $ Enfants (3 ans et moins) : gratuit