Je Randonne au Canada 🇨🇦
15. Février 2012

6 Moments Dans Le Temps Qui Me Rendent Honte D'Être Canadien

Posté le 15. Février 2012  •  10 minutes  • 2109 mots
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Le Canada a une capacité incroyable à être peint comme une nation pittoresque, romantique, éco-consciente et amicale. Une nation remplie d’un mosaïque de peuples, de langues, de cultures et de traditions. Un pays où le recyclage est la norme, où les gens tiennent les portes ouvertes pour les autres, où les assassins utilisent des tartes plutôt que des balles, et où l’on peut trouver un café et un beigne glacé à peu près à chaque coin de rue. Cette image impressionnante du Canada, bien que parfois vraie, n’a pas toujours été le cas. Il y a eu des moments dans l’histoire du Canada, et même aujourd’hui, où je n’ai pas pu m’empêcher de penser que j’ai honte d’être Canadien.

Les sables bitumineux de l’Alberta

L’Alberta est depuis longtemps scrutée par les écologistes pour son industrialisation massive des forêts et des zones humides dans le nord de l’Alberta. Les sables bitumineux sont devenus non seulement une horreur à voir, mais sont devenus une cause à laquelle de nombreuses personnes, y compris Greenpeace, demandent un arrêt. Les sables bitumineux sont essentiellement d’énormes dépôts de bitume, une substance très similaire à du goudron. Cette sorte de “truc” goudronneux est transformé en pétrole en utilisant des processus complexes, très coûteux et énergivores. Cette méthode d’extraction de pétrole pollue la rivière Athabasca et répand également de grandes quantités de toxines dans l’air. Si vous avez déjà conduit à côté ou vu Fort McMurray sur Google Maps, vous verrez à quel point cette région est devenue un désert. Les sables bitumineux ne se limitent pas seulement à l’Alberta, ils s’étendent également dans ma province d’origine, la Saskatchewan. Environnementalement, ces mines sont désastreuses. Mais il y a plus que juste les toxines et les polluants qui sont répandus. Il y a aussi une énorme préoccupation sociale derrière tout cela. Les communautés des Premières Nations de la région signalent des maladies auto-immunes généralisées, et de nombreuses personnes présentent de nombreux cas de cancers rares. Les sables bitumineux continueront d’être un sujet brûlant dans les années à venir, surtout compte tenu de la médiatisation élevée des rapports sur le pipeline Keystone au Canada et aux États-Unis.

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Traitement injuste des immigrants chinois (CPR)

Le rêve canadien était autrefois considéré comme une vie remplie d’exploration, de découverte, et d’une quantité incroyable d’or. Les premiers immigrants chinois sont arrivés au Canada en 1858 pour trouver une part de ce rêve. La plupart des immigrants chinois ont déménagé en Colombie-Britannique à la recherche de richesses. Alors que beaucoup étaient heureux d’échapper aux conditions difficiles en Chine, telles que la surpopulation, la famine et les rébellions, la vie au Canada s’est avérée tout aussi difficile. Dans les années 1880, le chemin de fer du Canadien Pacifique (CPR) en Colombie-Britannique a commencé à recruter des hommes chinois pour effectuer les travaux les plus dangereux le long des rails. Les tâches qui leur étaient confiées comprenaient le travail avec des explosifs instables, le creusement de tunnels à travers les montagnes, et le transport de rochers massifs sur des kilomètres. Le salaire était dérisoire, un dollar par jour, bien moins que ce qu’un homme blanc gagnait. Le salaire était faible, les conditions étaient difficiles, et on dit que pour chaque mile du chemin de fer du Canadien Pacifique, environ quatre Chinois mouraient. Le CPR a finalement été achevé, et cela a bientôt conduit à tout un tas de problèmes pour les Chinois. Les hommes blancs de la région étaient inquiets que les Chinois prennent leurs emplois. Une récession massive a poussé les gens à devenir bien plus que simplement cruels. Bientôt, des lois anti-chinoises ont été adoptées, et une taxe de 50 dollars a été imposée à peu près à chaque personne chinoise tentant d’entrer au Canada. Cette taxe a finalement été augmentée à 100 dollars, puis à 500 dollars en 1903. Les Chinois étaient littéralement travaillés à mort au Canada. Alors que les Chinois-Canadiens ont finalement reçu des “excuses” en 2006 de la part du Premier ministre Stephen Harper, les cicatrices sont profondes. Des paiements symboliques ont été offerts de diverses manières, mais le mal était fait. Il s’agit probablement de l’un des actes les plus déplorables d’indécence humaine au Canada.

Exportation de l’amiante

L’amiante est depuis longtemps interdite au Canada. La science a prouvé la dangerosité de cette substance. Elle provoque le cancer du poumon, le mésothéliome et l’asbestose, et ce n’est généralement pas quelque chose avec quoi vous voudriez être en contact. Inhaler les fibres de cette substance et considérez-vous comme très mal en point. L’amiante cause plus de 100 000 décès par an. Malgré les dangers connus au Canada, jusqu’en janvier 2012, il y avait des mines d’amiante au Québec qui exportaient encore dans le monde entier. Plus de 45% de ces exportations allaient en Inde, et le reste à des pays asiatiques plus petits. En 2009, le Canada produisait 9% de l’amiante extraite dans le monde. C’est un chiffre assez déplorable, et de nombreux critiques demandaient depuis longtemps l’arrêt de cette industrie. C’est un vrai shame que cela ait fallu une faillite induite par une récession pour la fermeture de la dernière mine. Espérons que ces mines ne se remettent pas en marche!

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Eugénisme au Canada

Au début du XXe siècle, un mouvement aussi controversé et moralement répréhensible a émergé dans le monde entier, et le Canada n’était pas à l’abri de ces idées. La notion d’eugénisme ou le “mouvement biosocial” préconisait l’amélioration de la composition génétique de la race humaine par manipulation et meurtre. De nombreuses personnalités historiques reconnaissables étaient des partisans, y compris son président Leonard Darwin (fils de Charles Darwin), le vice-président honoraire Winston Churchill, le Premier ministre du Royaume-Uni Auguste Forel, Theodore Roosevelt et Alexander Graham Bell. Dans les années 1920, l’immigration en provenance de pays d’Europe du Sud et de l’Est a augmenté considérablement. Il n’a pas fallu longtemps pour que les principaux partisans de l’eugénisme insistent sur le fait que ces nouveaux immigrants pollueraient le patrimoine génétique national si leur nombre n’était pas limité. Cette même notion a été l’une des causes primaires de la quasi-interdiction des immigrants chinois et japonais. Au Canada, deux provinces ont appliqué l’eugénisme par la loi. En Alberta, la Loi sur la stérilisation sexuelle a été adoptée en 1928, portant sur la stérilisation des personnes intellectuellement déficientes. Le Conseil de l’eugénisme de l’Alberta prenait les décisions finales, basant la majorité de leurs décisions sur des tests QI. Toutefois, ces tests se sont avérés problématiques pour de nombreux immigrants qui ne parlaient pas couramment l’anglais. Injustement, des stérilisations ont eu lieu. La Loi sur la stérilisation de la Colombie-Britannique a bientôt été mise en place peu de temps après celle de l’Alberta, et comme leurs voisins à l’est, ils avaient un conseil d’eugénisme provincial qui décidait de tout. Nous connaissons tous ce qui s’est passé en Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui, bien que incroyablement tragique, a heureusement éduqué des personnes en Amérique du Nord sur le danger et l’immoralité de l’eugénisme. On pourrait supposer qu’après les événements de la Seconde Guerre mondiale, les conseils d’eugénisme auraient complètement disparu. Ce qui me bouleverse le plus, c’est que les Lois sur la Stérilisation Sexuelle de l’Alberta et de la Colombie-Britannique n’ont été abolies qu’en 1972.

Pensionnats

Le génocide d’une culture entière au Canada est l’une des cicatrices les plus sombres de l’histoire de cette nation. Lorsque les Européens ont “découvert” l’Amérique du Nord, ils ont apporté avec eux des maladies, des armes, des guerres et la religion. Tout cela a été utilisé d’une manière ou d’une autre pour conquérir le territoire et le revendiquer comme le leur. Comme dans toutes les guerres, les enfants ont souvent été victimes également. Les enfants des Premières Nations au Canada n’ont pas fait exception. Dans les années 1840, le gouvernement fédéral a commencé à imposer le mode de vie européen aux peuples autochtones du Canada. Les enfants autochtones étaient éloignés des centaines de milles de leur famille, nombreux ne les voyant qu’une ou deux fois par an s’ils étaient chanceux. Les pensionnats étaient un programme d’immersion totale, où les enfants étaient interdits de parler leur langue maternelle, de pratiquer leur spiritualité ou de manifester toute forme de tradition autochtone. L’objectif était de transformer ces enfants en fermiers anglophones et chrétiens. Ceux qui n’obéissaient pas étaient souvent sévèrement punis. Les abus physiques et sexuels étaient monnaie courante dans ces écoles, tandis que le taux de mortalité grimpait en flèche dans cet environnement. Jusqu’à 50% des enfants souffraient de la tuberculose et étaient obligés d’assister aux cours. Les enseignants exposaient délibérément des enfants en bonne santé à ceux infectés par la tuberculose, qui à l’époque n’avait pas de remède. Le dernier pensionnat a fermé en 1996, et bien que les survivants du système des pensionnats continuent de parler des horreurs vues dans ces écoles, ce n’est qu’en 2008 que le Premier ministre Stephen Harper s’est excusé pour les pensionnats. Plusieurs programmes de réconciliation ont été proposés aux survivants, mais beaucoup estiment que c’est “trop peu trop tard”. Les Canadiens doivent être correctement éduqués sur l’histoire de cette époque. L’éducation mène à la compréhension, et peut-être grâce à la compréhension, nous, les Canadiens, les Blancs et les Autochtones, pourrons avancer ensemble dans la paix.

Camps d’internement de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale

Beaucoup de gens n’associent pas les camps d’internement au Canada. Cependant, tout au long de l’histoire canadienne, il y a eu divers camps construits pour détenir des gens de tous horizons. La guerre pousse les gens à faire des choses folles, et les Canadiens ne font pas exception. Les maisons, les fermes, les entreprises et le “mode de vie” des gens étaient essentiellement volés par le gouvernement canadien. La peur et le manque de compréhension semblent être les principales causes de cette partie de l’histoire canadienne. Beaucoup de gens étaient accusés d’espionnage, simplement pour être d’origine allemande, italienne, japonaise ou ukrainienne. Pendant la Première Guerre mondiale, plus de 8500 hommes ukraino-canadiens, considérés comme “étrangers de nationalité ennemie”, ont été déplacés de force vers l’un des vingt-six camps d’internement, dont le Castle Mountain Interment Camp dans les Rocheuses et Eaton Interment Camp en Saskatchewan. C’est dans ces camps que ces hommes étaient utilisés pour le travail forcé. Beaucoup de ces “prisonniers de guerre” étaient transportés par train en Nouvelle-Écosse, où ils étaient finalement préparés pour la déportation. Malheureusement, la Première Guerre mondiale n’a pas été la dernière fois que cela s’est produit. À l’époque de la Seconde Guerre mondiale, des camps d’internement ont commencé à surgir dans tout le pays. Les Canadiens d’origine allemande qui vivaient au Canada depuis 1876 étaient accusés d’être des agents nazis, bien qu’ils n’aient jamais quitté le pays depuis leur arrivée initiale au Canada. Lorsque l’Italie a rejoint le mauvais camp de la guerre, les Canadiens italiens sont vite passés sous le même regard suspicieux que les Canadiens allemands. Inutile de dire que beaucoup de ces personnes allaient devenir trop familières avec les camps d’internement au Canada. Les Canadiens d’origine japonaise ont également été exposés à ces camps d’internement. Des centres de relocalisation ont été créés pour les familles canadiennes d’origine japonaise, et des camps d’internement ont été créés pour ceux considérés comme une menace de sécurité élevée. Beaucoup de ces Canadiens d’origine japonaise étaient installés au Canada depuis plusieurs générations. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, seuls 25% de leurs biens et entreprises confisqués leur ont été rendus. L’hostilité de leur traitement en Colombie-Britannique a conduit à une grande émigration à travers les prairies.

Quelle est notre voie à suivre?

J’adore le Canada, ne vous méprenez pas, mais il faudrait être émotionnellement muet pour ne pas trouver ces moments un peu malsains et tordus. Il est clair que ces problèmes rencontrés dans le passé, et ceux qui sont toujours d’actualité, ne sont pas complètement uniques au Canada. La pollution, le génocide culturel, le racisme et le mépris flagrant des droits de l’homme se produisent tous les jours à travers le monde. Alors que certains d’entre vous pourraient penser que “honte” est un mot fort à utiliser, c’est vraiment le seul que je puisse penser quand on y pense. Nous sommes meilleurs que ce type de comportement, du moins nous devrions l’être. Si des gens venant de loin tiennent le Canada en si haute estime, nous, en tant que citoyens, devons en faire de même. Nous devons apprendre de nos erreurs et trouver un moyen de dépasser ces événements. Ce pays a tellement de potentiel pour devenir ce pays éco-conscient, amical et accueillant. En fin de compte, le Canada doit être un peu plus authentique, un peu plus fort et beaucoup plus libre.

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